Fin d'année scolaire
Je n'ai pas vraiment le temps d'écrire sur mon blog en ce moment. Je suis trop préoccupée par une tâche bien plus prenante : survivre à la fin du mois de juin parmi les Trolls de mon collège!
C'est devenu de la folie! Nous jonglons entre les conseils de discipline, les agressions de professeurs, les renvois plus ou moins temporaires, les élèves qui refusent tout net de produire le moindre travail, les bulletins, les conseils de classe.... Je n'en peux plus. Hier j'ai enchaîné 10h de présence à faire le gendarme, je suis rentrée à la maison à 21h 15. Les élèves sont dans un tel état que nous avons du annuler l'exercice de confinement lié aux risques industriels prévu hier.
Voilà ce qui finit par arriver lorsque la principale n'inflige aucune sanction depuis 4ans, lorsque la secrétaire est en arrêt maladie depuis un an, la CPE qui déteste la principale au point d'en faire une dépression et j'en passe.
Bref, une prof d'anglais s'est faite insultée et molestée par une élève de sixième sans qu'elle ne se fasse punir ni renvoyer (la mère, prévenue de l'incident a simplement déclaré que personne ne savait s'occuper de sa fille dans cet établissement). Un prof de sport s'est fait agresser dans la rue par un élève de troisième. Les gamins se donnent rendez-vous devant la grille afin de planifier le bordel qu'ils vont pouvoir mettre dans l'établissement, ils se vantent de leurs conneries et de la façon dont ils parlent aux adultes (insultes tutoiements...).
Hier j'ai carrément refusé de prendre certains élèves en cours arguant du fait que : "c'est eux ou moi".
Je n'en peux plus!
Heureusement, je pars.
Ce matin j'ai eu rendez-vous avec la principale de mon nouveau collège afin de me présenter.
Je suis tombée sur une dame charmante et un collège extrêment bien tenu.
Je me suis sentie comme dans un autre monde. Les enfants dans les couloirs nous disaient bonjour en souriant, aucun bruit provenant des salles de cours. Visiblement aucun élève renvoyé de cours.
Lorsque j'ai demandé quel était le pourcentage de familles défavorisées, on m'a répondu : "nous en avons pas mal quand même...". J'ai demandé combien : "20%". J'ai failli pouffer de rire : il y en a 70% là où je bosse.
Plus que 15 jours et ne reverrai plus ces dingues. Je vais peut être enfin faire mon métier...